Résumé
Gori était l’un des centres de céramique les plus importants actifs en Géorgie au début des XIXe et XXe siècles. Cependant, la survie de cette pratique est menacée car il n’y a qu’un seul artisan local, M. Giorgi Tatulashvili, qui possède les savoir-faire nécessaires et continue activement à créer la céramique à Gori aujourd’hui. La fabrication de céramiques est pratiquée dans la famille de M. Tatulashvili, qui a lui-même acquis les savoir-faire de son grand-père.
L’ONG Georgian Arts and Culture Center (GACC) représente et soutient M. Tatulashvili dans ses efforts pour sauvegarder cette pratique.
L’élément du PCI a été intégré et promu à travers un projet touristique en 3 phases. Premièrement, l’atelier de M. Tatulashvili a été rénové, adapté et divisé en 2 sections – l’atelier et les zones d’exposition – et l’ancien four à feu traditionnel a également été préservé et réhabilité ; ce travail a été rendu possible grâce au programme de petites subventions de GACC. Ensuite, le studio de création a été promu à travers divers canaux médiatiques, et enfin, le gouvernement local de Gori a soutenu le développement de l’atelier-musée de la céramique de Tatulashvili. En outre, GACC fournit régulièrement des services de conseil, des activités de renforcement des capacités et une assistance pour le développement d’offres touristiques créatives, innovantes et expérientielles telles que des masterclass en céramique.
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Qu’est-ce qui a fonctionné ?
Trois acteurs clés ont bénéficié des activités susmentionnées conçues pour stimuler le tourisme à Gori.
M. Giorgi Tatulashvili participe de plus en plus à des salons de l’artisanat et du tourisme, grâce auxquels la notoriété de son atelier aux niveaux local et national s’est accrue. De plus, les touristes lui achètent des produits et participent à des ateliers interactifs qui contribuent à générer des revenus supplémentaires.
Les agences de voyages peuvent enrichir leur offre touristique car le studio de Tatulashvili est désormais considéré comme une étape sur le parcours touristique habituel, ce qui engendre souvent un séjour prolongé à Gori.
Enfin, davantage d’attractions à Gori sont imaginées pour ouvrir la voie au développement formel des secteurs de l’hébergement et de l’hôtellerie, ce qui conduira à une augmentation des opportunités d’emploi pour la population locale.
Les défis du développement d’un tourisme durable du PCI
L’intégration de l’artisanat traditionnel dans le développement de l’offre touristique n’est pas sans défis. Le développement d’expériences artisanales attrayantes pour les visiteurs peut menacer l’intégrité et la durabilité de la tradition. Il s’agit d’une préoccupation majeure car les expériences touristiques florissantes conduisent souvent par inadvertance à la fixation d’un trait culturel vivant, à l’appropriation, la banalisation, la standardisation et aussi la marchandisation, tout en dissimulant l’étendue et la nature réelle de l’aide reçue par les détenteurs du patrimoine eux-mêmes.
De plus, étant donné que GACC n’a pas de source de financement stable, il n’est pas possible d’assurer des interventions cohérentes et à long terme pour soutenir et garantir la survie de la pratique artisanale traditionnelle.
Et après ?
La création d’un « Coin ethnographique » cofinancé par le programme opérationnel conjoint EU BSB 2014-2020, qui se doublera d’une destination touristique créative basée sur l’artisanat en collaboration avec M. Tatulashvili, est envisagée pour générer de nouveaux emplois, contribuer à l’économie locale, et sensibiliser et intéresser les jeunes au PCI local.
Leçons apprises
L’enseignement majeur qui a émergé de cette expérience est l’importance d’informer les détenteurs du PCI des effets positifs et négatifs possibles du tourisme sur leur pratique. Il a également été observé que des initiatives supplémentaires de renforcement des capacités sont très utiles pour garantir que les offres touristiques créatives soient adaptées de manière à ne pas aller contre les intérêts de l’artisanat traditionnel et de sa sauvegarde.
« Il est important de faire des détenteurs du PCI les principaux développeurs de telles offres pour éviter que la vision des acteurs du tourisme dans le processus soit dominante. Un autre aspect consiste à travailler avec les acteurs du tourisme pour les sensibiliser au PCI et à sa sauvegarde afin de garantir une bonne compréhension de leur part » – Tamar Kiknadze (responsable du développement des programmes, GACC).
